Ô jeunesse si utile aux puissants
Tu es l’idéale chair à canon !
Il y a cent ans…
Alors que sur les champs de batailles
Le silence avait enfin remplacé la mitraille
Seule l’odeur des jeunes morts
Entre les trous d’obus, régnait encore…
Silence sur les champs d’horreur
Pénible bruit de trop d’honneurs
Offerts aux politiciens et chefs militaires
Drapeaux en tête, costumes sortis des vestiaires !
Ceux-là n’avaient pas combattu dans les tranchées
Mais ils savaient si bien se vêtir des fausses vertus
D’un nationalisme vite criminel au fil des années
En revêtant le drapeau, toute honte bue…
A pieds ou sur leurs chevaux
Ils paradaient devant la foule
Qui agitait ses drapeaux
Figurant une grande houle
Tous oubliaient le sinistre cortège
Des millions de morts
Abandonnés à leur horrible sort !
Comment ne pas ressentir le sacrilège ?
Il ne manquait à l’absurdité
Que les profiteurs de guerre
Fabricants d’armes et banquiers
Ces pourvoyeurs des cimetières
Ces marchands et idéologues de toutes nations,
Tous ces fanatiques du pouvoir et du fric maudit
Ne voyaient en la jeunesse que le parfait profile
D’inutiles vies au service des sacrifices imbéciles !
Qu’il est tragique et honteux
De faire croire qu’il y a un honneur
A mourir sur un terrain boueux
Tué par un jeune venu d’ailleurs…
C’est en vérité, un frère humain
A qui l’on n’a rien à reprocher
Sinon d’avoir dans ses mains
L’arme qui doit vous tuer…
Le véritable et seul barbare
C’est l’orgueil allié à la soif d’argent
Des exploiteurs de guerre, pas rares
Véritables cancrelats en cols blancs !
L’honneur revient aux seuls soldats
Ces jeunes à qui l’on a volé la vie
Leur faisant croire qu’ils servaient la patrie
Au début, beaucoup croyaient en cela…
N’oublions jamais, qu’il n’y a pas d’honneur
Dans la guerre, seulement de l’horreur !
Il n’y a pas de vainqueurs
Il n’y a que la terreur
Il n’y a pas de gloire
Rien que des mots illusoires…
Et, toujours, des océans de souffrance…
©Jean Dornac
Lyon, le 11 novembre 2018
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