19 octobre 2018
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Poète, ô pauvre pécheur ! Face à tous ces canards remontant tes rivières souterraines en colonnes par deux, te voilà contraint de revivre l’enfer au quotidien.
Trop d’effets en cascade et de coups de manchettes ont fini par précipiter ta chute.
Oublie ces bains de foule qui remplissaient à ras bord le miroir de tes rêves, n’attends plus rien de personne, car, cette fois, tu auras beau mouiller ta chemise et la remouiller encore et encore, ce sera peine perdue. Nous savons de source sûre que tous tes espoirs sont tombés à l’eau.
Depuis ce matin, le Diable est devenu une énorme feuille de chou, une oreille orpheline au tympan transpercé de malentendus.
Tout a commencé hier-soir, par une nuit à couper au couteau, sous une pluie de feu et de cendres, une avalanche de pierres et d’insultes.
Comme si ça n’avait pas l’air d’être la mer à boire, tu as cru pouvoir échapper au déluge en passant entre les gouttes et en ramant ferme. Hélas, il suffit que l’on soit dans le creux de la vague pour toucher le fond sans plus jamais pouvoir se remettre à flot.
Ceux à qui tu donnais l’eau à la bouche avec tes poèmes doivent se faire un sang d’encre, c’est certain. Quant aux autres, on peut dire qu’ils ont de la veine !
©Michel Duprez
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