22 décembre 2017
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Il était laid comme un désastre, mais d’une intelligence nettement supérieure à la moyenne. Dès qu’il avait déployé sa longue vue de l’esprit, on n’entendait plus une mouche voler à la ronde. Le silence du recueillement après qu’une pensée fraîchement cueillie illumine son regard.
Auteur d’une époustouflante théorie selon laquelle tout poème s’écrit jusqu’à un certain point, appelé final, il a toujours su qu’un jour cette belle aventure se terminerait comme elle a commencé : à fleur de peau, face au tableau noir supposé avoir jailli du néant.
Il pouvait dès lors dire adieu à cette divine créature avec laquelle il avait tant d’atomes crochus, la femme invisible qui profitait souvent de son sommeil pour ramener à la vie l’enfant qu’il fut.
Tout cela est, certes, relatif, mais je pense qu’au fond il n’a jamais rien fait de bien méchant à autrui. Plusieurs de ses semblables n’hésitèrent même pas à affirmer qu’il aura été leur bon génie. Comme quoi !
Son nom ? Ah, aurais-je donc oublié de vous le dire ?
C’est insensé et d’autant plus impardonnable que, mis à part la biographie de ce grand chercheur d’idées, je ne me souviens pas de m’être octroyé d’autres distractions.
Il s’appelait Einstein évidemment, Franck Einstein.
©Michel Duprez
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