10 novembre 2017
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Écrire sans faim, sans but, à huis clos, choisir sans goût, sans jamais parvenir à briser le silence, parmi les ombres moribondes qui ont cessé de respirer.
Qui a cassé la gangue des mots ? Qui a volé la lumière qui scintillait dans leurs yeux ? Qui nous a rendu tous exsangues ?
Écrire avec cette odeur de brûlé sur le bout de la langue, cette chaleur accablante au coin des lèvres et tout ce mal-être enfoncé profondément dans la gorge. Écrire sans limite, sans toucher au terme, à la parole de l’enfant condamné à errer sans fin dans ton cœur.
Il ne nous reste plus aucun espoir de guérison, le monde a besoin d’entendre crier sa douleur dont la voix même est sans issue.
Alors, qu’on le laisse cracher en paix ses poumons dans nos chaudrons magiques. Encore trois coups de louche et le breuvage sera prêt : nous pourrons enfin changer la souffrance en bonheur.
©Michel Duprez
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