10 septembre 2017
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JE garde encor en moi les spasmes des tranchées
N'ayant plus de ferveur pour ce chant de victoire…
OUBLIERAI -je ce jour quand recrue, je marchais…
JAMAIS je n'aurai cru vivre un tel purgatoire…
LES enfants s'amusaient près d'un vase où juchaient
LILAS mauves et blancs, coupés pour l'offertoire…
ET je revois aussi notre chambre à coucher,
LES cheveux de ma mie, ses joues comme un ciboire,
ROSES comme les fleurs qu'elle aimait tant toucher…
NI lettre, ni nouvelle en ce temps très notoire :
CEUX qui en recevaient avaient peur de cacher
QUE la mort ne les prenne en proie expiatoire…
LE temps semblait figé quand nous partions chercher
PRINTEMPS, joies et bonheurs, sur les bords de la Loire
DANS laquelle je pris son cœur amouraché.
SES mains gardaient mon front sur le très dérisoire
PLIS de son corset bleu où j'aimais me nicher…
A des années de là, une page et l'Histoire
GARDE en moi ce passé…, mais vide est la psyché.
©Robert Bonnefoy
RB – D’après Aragon ‘’Les lilas et les roses’’
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