28 septembre 2017
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Si vous cherchez l’étoile, elle est toujours là-bas.
Le ciel, sous ses faux-cils, la couve avec orgueil ;
Mais celui qui l’appelle est certain de ses pas
Et rien ne lui paraît plus clair que les écueils.
Comme un pouvoir latent choisit l’instant propice,
L’étourdissant désir nous pousse au-devant d’elle,
Et l’obstacle lui-même a tout l’air d’un complice
Qui ferme ses grands yeux perçants de sentinelle.
Me voici, j’apparais sur l’astre de mes nuits,
Ayant tout délaissé d’un monde à l’abandon.
Je ne sais plus très bien si c’est moi qui vous suis
Ou si je tiens le fil ténu de la chanson.
Si vous cherchez l’étoile, elle est dans toute chose ;
Heureux qui sait l’atteindre à chaque instant de vie
Et s’y maintenir pur dans la métamorphose,
Architecte sans nom qui cache son génie.
Dans les herbes du Temps, j’entends chanter l’histoire,
Chaque plante a son timbre et sa façon de rire,
J’apprends que mon reflet est un aide-mémoire
Et qu’un nouveau détail viendra bientôt s’inscrire.
Si vous cherchez l’étoile, elle est toujours là-bas,
Où la pensée entière agit comme un seul homme
Et chercher à savoir comment elle se nomme
Lui ôterait sans doute un peu de son éclat.
©Michel DUPREZ
(Extrait de « à condition d’y croire », paru chez Graphing en 1972)
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