21 septembre 2017
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Le soleil qui brillait par son absence depuis plus d’une semaine, désirait-il s’offrir une éclipse prolongée ? Où est-ce le brouillard qui voulait jouer un bon tour à l’orgueilleux astre solaire ? Même la lune avait disparu et la nuit évoquait un triste tableau noir. Qui avait picoré les étoiles ? Et les gens de se lancer dans des explications farfelues, d’implorer à genou une divinité pour conjurer leur peur.
C’était le temps de la morosité et une grande lassitude endormait les esprits. Les cinémas, les théâtres et les rues étaient vides. Chacun restait chez soi, à se morfondre devant une cheminée éteinte, engoncé dans une tunique de soucis qui était loin d’avoir la légèreté d’une mousseline vaporeuse.
Seul le poète osait vagabonder dans cette brume quotidienne, chaussé de pantoufles magiques emperlées de rosée. Dans ce lieu éthéré, il jouissait avec gourmandise d’un silence ouaté qu’effleurait à peine le frôlis d’une aile de hibou. Il se moquait bien des sondages de tous ces imbéciles qui prévoyaient, à très courte échéance, une énigmatique fin du monde et il écrasait avec détermination cet amas grouillant de mots nés de cerveaux déboussolés.
Lui, le poète, se contentait de vivre le présent, en jouant à l’homme-oiseau. Dans la fleur des événements qui ne dépendaient pas de lui, il réussissait à trouver une perle de miel, alors que d’autres n’y découvraient qu’une goutte de poison. Il voulait être disponible pour recevoir le bonheur qui apprécie particulièrement le nid douillet d’un cœur ouvert et accueillant.
Et le poète a toujours raison…
©Michèle Freud
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