22 septembre 2017
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Dans le vagabondage de mes songes, je suis captive de tes erreurs couleur de sauge, de mangue et de tubéreuse.
Chimères vénéneuses, venin et ambroisie, bois, je retiens la pulpe de tes lèvres.
Mirage, mirage, je te retiens à marée haute, à marée basse, sur le blanc sur le noir, dans les ressacs de l’utopie, ne te retourne pas, tu n’es pas prêt, tu es au-delà des légendes, celles que l’on croque comme des pierres.
Chimères, chimères, je t’ai aimé à t’en rendre fou, à t’en rendre sage, sirènes et elfes confondus. Nous avons fait l’amour comme les éclairs dans l’orage, comme les feuilles sous le vent, comme deux radeaux en perdition sous le regard de Méduse, comme des fantômes dans le lit d’un torrent, comme des feux de brousse, comme l’encens qui étouffe le jasmin, comme des cernes bleus autour d’un cri.
Tu étais un roi, j’ai fait de toi mon fou, mon fou de Bassan, mon ravi, mon délirant. Tu étais mon mirage rouge et nous nattions des ronces sur des seuils crépusculaires, dans des draps de suie.
Je t’ai fait hurler jusqu’à mordre la cendre, jusqu’à oublier ton nom, jusqu’à ramper dans l’ardence des flammes que je tisonnais, jusqu’à perdre ta tête.
C’était un jeu et nous ne le savions pas. Je retiens encore dans ma crinière d’étoiles, tes lèvres qui errent sur la résille de ma peau, arpèges, soubresauts, mirages.
Plus rien, impair noir et passe, tout était écrit, nous étions trop près de l’irréalisable, échec et mat.
Chimères, chimères, tes sens délirent et tes mots butent à cloche-pied, la folie rit derrière son masque, tu es devenu mon Styx, mes ténèbres, ma barque sans retour. Il reste juste la blessure de la source pour étancher les délires de la solitude. Brume sur la brisure des aubes aux soies de ronces, écoute : les spectres traînent leurs crécelles, un jour de plus, un jour de moins dans la légende d’un amour perdu.
©NICOLE HARDOUIN
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