7 juillet 2017
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06:21
Du courrier est arrivé ce matin et, parmi celui-ci, cette lettre,
la première écrite à la main que je reçois
depuis qu'un ange a eu l'excellente idée de remettre quelques bûches
dans l'âtre où les mots couvaient encore sous la cendre.
Étant donné la relation qui nous unit, j'aimerais l'ouvrir devant vous
afin que vous profitiez également de son contenu.
Ah, voilà :
« Cher Poète,
Pour commencer, un bon conseil : soyez bref. »
Alors là, il y a un pépin,
et pas un petit !
J'avoue avoir été pris de court.
« Trois vers tout au plus suffiront désormais amplement
pour affirmer votre talent. »
Du même coup, vous pensez bien, plus de moments d'ivresse !
« Autant que possible, observez le jeûne... »
On va voir ce qu'on va voir ! à commencer par de quel bois se chauffe
l'éternel jeune premier que vous traitez d'antiquité,
mais qui a pourtant encore bon pied bon œil !
« ... et, s'il le faut, jusqu'à la grève de la fin
en refusant jusqu'au bout de ponctuer vos écrits ».
Après ça, bonjour à ceux qui ont la manie de mettre les points sur les i
ou, parfois, leur carrière entre parenthèses !
« J'en déduis que vous avez d'ores et déjà saisi l'importance de ce message, »
Ben voyons ! Je vais vous dire, moi, ce que j'en pense :
C'est justement en procédant ainsi, de déductions en déductions,
que l'on finira bientôt par réduire la parole à sa plus simple expression.
J'avais raison, puisqu'on ajoute :
« ...car l'art sera minimal ou ne sera pas ».
Bah, au fond, si ça devient minimal, ça ne devrait pas encore être trop grave.
©Michel Duprez
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