13 mai 2017
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Printemps sauvageon, l’infini est pour toi une source où boire le ciel, une crèche où croquer le soleil. Et l’infini si vaste, impossible à connaître, tu le veux de chair et de sève, comblé de ton être, mais tout ton corps n’y peut suffire. Le monde fini est bien assez grand, il est à toi comme tu es à lui. Le marais fuyant, battu d’un vol farouche, est un autre toi-même. La dune herbée, mamelons doux, flancs sablés, est ce double que tu vénère. Bel enfant, fruit androgyne de la genèse, donne à chacun ta juvénile verdeur, laisse couler sur la terre le lait de ta mère.
Va, en semeur répandre l’incendie.
Va, l’arbre attend, tel un candélabre, ta flamme et le pré, ton pas, foulant, brûlant, le chaume d’hiver.
©Béatrice Pailler
Recueil « Sacre » 2016
Revue Les Amis de Thalie
Hors Série Hiver 2016 « Les feuilles du temps »
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