1 février 2017
3
01
/02
/février
/2017
07:45
Editions Les Poètes français – 2016 – 77 pages – format 15 x 21 - Postface Vital Heurtebize. (Illustration de couverture : Roland Flabat.)
Ce nouvel ouvrage de Véronique Flabat-Piot « Les chemins de lumière » s’offre à l’espace de liberté d’un ciel parsemé de routes informelles s’ouvrant sur autant de destinations inconnues et soulevant mille et une interrogations et réflexions. Où vais-je ? Qui suis-je ?
Avant de poursuivre, est-il bien nécessaire de rappeler ici combien Véronique Flabat-Piot maîtrise toutes les techniques et formes d’expressions poétiques, passant du plus rigoureux classicisme, sonnets, triolets etc. ...allant jusqu’aux textes les plus libérés.
Sans en abuser il me semble judicieux de souligner, car le fait devient de plus en plus rarissime, notre amie sait ce que poésie est sensée impliquer et surtout ce que cela veut dire.
Quittons cependant la forme pour nous retrouver et débattre sur le fond, auquel je demeure très sensible.
Telle des pierres angulaires, l’importance de l’art et de son cortège réside sur les chemins de l’humain et quelles qu’en soient les sources, elle se fait le révélateur de l’amour.
« Si l’artiste parvient à murmurer « je t’aime »,
Des arcanes du doute, il sortira vainqueur ! »
« Les chemins de lumière » renvoient l’homme aux arts et à leurs créateurs afin de les extirper du doute.
L’art devient une possibilité de côtoyer une forme de vérité, de vivre une certaine idée de l’absolu.
Par sa passion de l’art et de la poésie Véronique Flabat-Piot rapproche les oppositions, le feu et l’eau, le verre et le plomb, l’encre et le parchemin. Ne rejoignons-nous pas la symbolique du vitrail, des passeurs de lumière ? Des « oeuvriers » pour reprendre un terme qui nous tient au cœur.
Questionnement, révélations, la ligne de conduite est tracée, elle devient transcendance.
Véronique Flabat-Piot effleure l’intemporalité d’un monde informel en gestation sous les doigts de l’artiste, de l’artisan, du poète.
Tout ceci est souligné avec délicatesse, finesse à l’aune de l’expérience.
Le « dit » sonne clair et juste.
Poursuivons ces chemins qui nous conduisent sur les degrés du sacré où de l’ésotérisme.
La poésie, l’art ne sont-ils pas des actes sacrés ? Si assurément !
« Tu toucheras l’occulte, en regardant les choses
Et verras le réel, en palpant le Divin... »
Etre poète c’est aussi savoir s’effacer au profit de l’humilité, de la pure beauté, d’une certaine vérité le plus souvent intangible, ineffable.
« N’être qu’un souffle
dernière expiration
de l’âme qui s’envole... »
Le poète est drapé de sensibilité, de vibrations profondes, de résonances intérieures, c’est peut-être pourquoi il en appelle encore plus à la tendresse.
« .../...je trouve, en mon tréfonds,
les fleuves de tendresse.../... »
Ingrédient difficilement dissociable de la poésie, le mysticisme n’est parfois pas bien loin, il frôle l’invisible, l’impalpable, il pressent un nouveau « prophète » qui pourrait dispenser des promesses d’amour à l’infini.
Au détour d’un poème, d’un vers, il nous arrive de rencontre une étrange allégorie, avec sa faux sur le dos : la camarde... Mais le poète est confiant, provoquant, il la défie, l’attend sans la craindre, car il sait que seul l’Amour perdure.
« Et j’aimerai,
j’aimerai,
j’aimerai...
...de toute la force de ma Vie,
aux confins de l’Eternité ! »
Permettez-moi ici de vous conseiller d’emprunter « Les chemins de lumière », faites en bel usage, en espérant qu’ils vous conduisent loin. Osez vous laisser transporter de l’humain au Divin, précisément là où :
« .../...tout et rien fusionnent,.../... »
Michel Bénard.