4 février 2017
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Octobre, les feuillages s’enflamment. Ruisselures, étincelles crépitent, frôlent les nues. Échappées des forges de l’automne, des broderies d’orfroi courent au ciel, elles sont de cuivre fondu. De loin en loin, parmi les verdures assombries, des oriflammes d’or roussi s’avivent noyés d’humide grisaille. Dans l’écrin trouble des houles enherbées, sous le camail cendreux des cieux, la Sambre se plisse de pluie et aux berges cages, les écluses serties de bruine scintillent.
Chienne ou louve, l’heure métisse, maîtresse du canal, se mire dans l’onde. Les rousseurs végétales et les berges s’estompent dans la torpeur froide des vapeurs automnales. Le ciel larmoie, un oculus rouge tache le rideau des brumes. Et au miroir des pluies, la Sambre, anguille dormante sous le voile d’étain, guette le couchant.
Octobre en Avesnois, ici, au banquet des forêts de l’ombre, l’automne festoie, et sur le canal cendré, dans la déchirure de ses eaux, une veine flamboie.
©Béatrice Pailler
Revue Traversées
N°79 Mars 2016
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