3 février 2017
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07:46
Vladimir Kush
La mine sombre, l'homme au large est sur ses gardes. Il crie plus fort que les vagues : « J'ai fait tout ce que j'ai pu mais tout se plie ou se brise et coule à pic. Il y a houle et le vent souffle, on est loin, très loin des côtes, seuls en pleine mer, face à la pluie, au feu du ciel, sur des flots de larmes, des larmes de sang, à voir nos corps, la mort dans l'âme, sous leurs draps de chair et d'os ».
Quand tout à coup une voix fend l'air : « Terre ! ».
Il y a du sable en vue, la vie de plus en plus proche.
« Ouf, on est saufs », dit l'homme à ceux qui se tiennent par la main près de lui, les nerfs à fleur de peau.
La terre, oui, la terre, celle qui nous laisse à tous le temps de vivre et le choix de l'heure où, presque à bout de souffle, on pense tout haut les trois mots qui nous font si peur : « Je suis prêt ».
©Michel Duprez
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