19 novembre 2016
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Lucian Freud
Dans le silence de sa chambre,
L’heurté s’adresse au plafond,
Où loge un visage sans ombre,
Qu’il entrevoit dans son fond.
Il a accepté ses traits
Sans qu’il ne puisse l’habiller,
Il imagine dans des faits
De doux mots à écouter ;
Dans ce vide, il forge un mot
Qu’il attache à ses murmures,
Et au visage, il ajoute le beau,
Qui il le fait toujours courir ;
Il lui sourit, comme un heureux,
Il le poursuit avec ses yeux,
Et sur son lit, il cherche sa voix,
Mais c’est l’ennui, qui drope son poids ;
Il se retourne, puis quitte le lit,
Par la fenêtre il jette son œil,
Le vide dehors lui cause ennui,
Et dans sa tête tout est pareil ;
Puis son esprit se retrouve sans toit,
Dans ce logis où le chagrin est roi,
Tout se bascule dans un endroit,
Comme un débile, il cherche une voie ;
Sur le carrelage, il fait des pas,
Il hoche sa tête, il tape ses mains,
Du lourd silence, il en fait un cas,
Et repousse l’espoir au lendemain ;
Dans l’unique sens, il trouve recul,
Qui lui donne retard dans une formule,
Où il croise l’errance qui le bouscule,
Et dans cette distance, il change de file ;
Plein de souffrance, il quitte sa chambre,
Il cherche l’aisance, il guette une ombre,
Et à toutes ses ratées, il trouve appui,
Mais il reste un heurté, dans ses ennuis.
©Salah BEKKA. Auteur
Fleurs, Épines et Frissons…
Paru au : LES ÉDITIONS DU NET
92150 Suresnes France
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