3 novembre 2016
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Par hasard, en me promenant le long de la Florieye, j’ai rencontré un enfant assis dans l’herbe : ce fut pour moi comme une apparition miraculeuse ; il émanait de lui une sorte d’énergie spirituelle et son visage semblait contenir tous les secrets du monde. Sans bouger, je le regardai et je laissai l’émotion s’épanouir dans mon corps. Puis, je m’assis près de lui et entre nous s’établit un dialogue sans parole. Peu à peu, un sourire perla sur ses lèvres. Alors, comme par magie, l’ombre devint lumière et les pierres semblèrent soudain fleurir.
Je pressentais que j’aillais vivre un événement hors du commun et je n’osais rompre ce silence, un silence brodé de rêves et de tendresse. Cependant, je pris délicatement la main de ce mystérieux enfant et je rencontrai son regard doux et plein d’espoir. J’étais très émue, incapable de dire un mot. Comprenant mon émoi, il se leva, m’offrit son bras et nous avons couru et dansé sur la prairie éclatante de soleil.
Puis vint pour nous le temps du repos. Soudain, un chant s’éleva tel un cerf-volant. C’était l’enfant qui lançait au ciel un bouquet de notes musicales, pures et cristallines dont la douceur me bouleversa et me transporta au pays de la poésie…
Après de tels moments, il était inutile de parler, le regard suffisait : de lui s’échappaient des mots fleurs, des mots soleil, des mots oiseaux. Quand le soir se posa, je n’avais pas bougé. Je tournai la tête un instant, attirée par un bruit insolite. Quand je voulus de nouveau regarder mon petit bonhomme, il avait disparu, absorbé par la nuit d’améthyste. Je vis seulement dans le ciel une longue traînée d’or. J’allais penser que cet enfant, je l’avais seulement rêvé, quand j’entendis encore une fois sa voix de cristal ; c’était comme si les étoiles voulaient me donner comme cadeau d’adieu, une chanson d’amour, un chant d’espoir, un chant partage, un chant promesse et toutes les notes colorées et lumineuses tombaient vers moi en cascades de perles…
Alors, je me levai lentement, je recueillis dans mes deux mains offertes quelques-uns de ces joyaux célestes et me doigts se refermèrent délicatement sur ces précieux fragments de rêves, sur ces précieux fragments d’enchantement…
©Michèle Freud
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