8 septembre 2016
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Dans une semaine, enfin, Marc sera en vacances. Il est grand temps qu’il change d’air et se dépollue le corps et l’esprit. Un rien l’énerve, le choque, le déstabilise. Il a besoin d’un retour à une vie simple et sauvage, d’une communion avec la nature. Marc aime la montagne : elle est son étonnement, son éblouissement, son terrain d’aventures. Il apprécie la vie de nomade, sobre et rude, les refuges d’altitude où l’on se régale de soupe au lard, de pâtes et d’omelette au fromage, dans une ambiance colorée et chaleureuse.
Quel plaisir de marcher dans un cadre grandiose, sous un ciel tiré comme une soie brillante d’un sommet à l’autre, de se baigner dans un torrent d’eau froide, de s’étendre au soleil parmi les myosotis, les trolles, les pensées et les campanules, de savourer le calme des grandes solitudes, de pique-niquer au bord d’un lac d’émeraude tout en admirant les glaciers et les pics neigeux étincelants ! Quelle joie d’observer les marmottes et les chamois, d’apercevoir près d’un ruisseau clair et guilleret, un cingle plongeur, oiseau étonnant qui, pour capturer les insectes dont il se nourrit, plonge sous l’eau, remonte le courant en marchant sur le fond du torrent, retournant les cailloux avant de ressortir quelques secondes plus tard !
Quelle source de bonheur de s’émerveiller devant une flore riche et variée ! Voici l’épilobe, l’ancolie, les lys martagon, voici l’œillet odorant aux aériennes découpures, les géraniums sanguins au rouge éclatant, la digitale avec son flamboyant calice, la dryade et sa jaune chevelure d’étamines, les sedums de toutes couleurs qui habillent la pierrailles. Et Marc rêve, n’en finit pas de rêver. En lui coulent des ivresses étranges. Il est déjà dans ses montagnes, temple de la lumière…
©Michèle Freud
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