11 août 2016
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Dans la plaine blanche de givre, fleurissait avec éclat, un silence de premier matin du monde. Immobile, fascinée et respirant à peine, je l’écoutais, la dégustais et l’effeuillais pour qu’il infuse longuement dans mon cœur.
Soudain, dans le ciel, il y eut comme une explosion, non pas un léger potin mais un ébouriffant tintamarre, un vacarme si violent qu’il semblait jouer du tambour sur mes tympans. Le responsable de ce chambardement était un oiseau monstrueux, tout en acier, un prédateur vorace, un tueur sans pitié. En un clin d’œil, il assassina le silence. L’air fut alors saturé de vibrations carnassières qui se mirent à grignoter ma chair. Il me fut impossible de rester coite dans ce bruit infernal…
Grignant et grognant, débagoulant des grossièretés, des injures, des mots sans queue ni tête, des croquemitaines et croquamboles, des coqcigrues et croquecigales, je quittai à toute vitesse ce lieu maudit.
©Michèle Freud
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