2 juin 2016
4
02
/06
/juin
/2016
06:47
Il était une fois un lutin qui vivait seul, au gré de sa fantaisie, dans une vaste forêt abandonnée. Curieux, avide de découvertes, avec un goût prononcé pour l’aventure, il se sentait libre d’inventer sa vie. Sans habitudes, sans idées préconçues ni a-priori, il saisissait la moindre occasion qui le conduirait dans les arcanes du mystère et de la magie. Il était comme un explorateur qui part à la recherche de trésors. Il pressentait que dans cette immense forêt, il y avait plus de merveilles que ne pouvaient contenir ses rêves.
Un jour, il découvrit un ruisseau, un ruisseau musicien qui menait sa vie tranquillement, sans se presser, en chantant. A travers les myosotis, le lutin y trempa ses mains. La transparence de l’eau permettait le passage de la lumière : Elle était bonne à boire ; il s’en régala, avec le bleu du ciel et quelques brins de soleil qui s’y reflétaient. Puis, il se coucha sur un sol moussu. Aussitôt, une joie exubérante, un peu fofolle, vint le rejoindre. Elle le prit dans ses bras, l’enveloppa, l’imprégna. Et puis, pour s’amuser, elle se désintégra en fumée bleue, Ô combien enivrante.
De surprises en émerveillement, le lutin se trouva, un beau matin, devant un arbre qui se dressait à proximité d’un rocher, un arbre très haut, sans écorce et sans feuilles, au tronc lisse et brillant. Qui l’avait si parfaitement poli ? Voilà un mystère à éclaircir ! « Je verrai plus tard dit le petit explorateur. Pour le moment, j’ai une chose plus urgente à entreprendre. » Et il se mit à grimper sur cet étrange totem, avec la légèreté et l’adresse d’un écureuil. Les branches, semblables aux barreaux d’une échelle, facilitaient grandement la tâche. Il arriva vite au sommet et, là, ô surprise, il aperçut, étalé sur trois branches, un nid tressé de branchages, sans doute le refuge de quelques bêtes ailées. Le lutin, le soir venu, fut heureux de s’étendre sur ce lit providentiel.
A l’aube, de ce nid haut perché, un drôle d’oiseau prit son envol, avec deux ailes certes, mais avec… un corps de lutin !
©Michèle Freud
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits