28 mars 2016
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Je suis le doute
Je me suis saisi de ton être
Dès l’instant de ta naissance
Pour que tu deviennes ma chose…
Tu ne peux rien créer
Sans que je n’intervienne
Au cœur de ta pensée
Quoi que tu fasses et qu’il advienne…
Quand tes mains tremblent
Que ton corps transpire
Que s’installe insidieusement
Ce qui ressemble à de la peur
Mais oui, je suis à la manœuvre
Parce que je veille sur toi…
Planté devant ta page blanche
Je t’oblige à te poser mille questions
Et si tu ne m’écoutes pas
Lorsque tu te relis enfin
Je suis là, entre chaque mot
Pour que tu ne sois plus que doute…
Alors, perdu, tu redeviens l’enfant
Que j’ai patiemment élevé
Dans une saine souffrance
Pour, à jamais, t’éviter
Les fourberies de l’orgueil
Et les égarements des folles certitudes…
Sans moi serais-tu autre chose
Qu’un tambour qui fait du bruit
A condition que l’on tape sur lui ?
Sans moi, tu alignerais les creux discours
Qui t’auraient valu toutes les railleries
Des puissants comme des gueux…
Mais avec le doute que je t’enseigne
Cette sorte d’insistante torture
Mot après mot depuis toujours
C’est une œuvre magistrale
Qui est sortie droit de ton cœur
Droit des recoins de ton esprit
Je suis le doute que tu maudis
Je suis l’enseignant de ton esprit
Je suis ton tuteur en création
Jamais je ne te remplace
Toujours je t’impose de réfléchir
Pour ne pas céder aux banalités…
©Jean Dornac
Lyon, le 27 mars 2016
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