11 mars 2016
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Ceux qui connaissent leurs noms
ne savent presque rien de leurs visages.
Ceux qui se rappelleront d'eux
un de ces fameux lendemains qui chantent
auront aussi bien du mal à souligner leur présence
sans le poids de tous ces livres égarés
dans les brumes passagères de la mémoire.
Nos yeux, surtout,
leur seront nécessaires pour survivre.
Nos voix,
qu'elles soient plus claires que des ondes transparentes
ou plus silencieuses que les vérités énoncées en nous-mêmes,
sont loin d'avoir dit leur dernier mot.
Le dernier mot,
celui qui s'était fait passer pour un autre,
qu'un fin limier avait pourtant réussi à débusquer
et même cru pouvoir vider de son sang comme de son âme,
mais qui revient sans fin sous un aspect différent,
toujours né trop tôt,
toujours à jour au jour le jour
jusqu'au jour J.
Le dernier mot,
sorti une fois de plus de son sommeil profond,
surpris lui-même
par le renversement de situation si voluptueusement expressif
que ce nouvel éveil des sens aura provoqué.
©Michel Duprez
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