8 août 2015
6
08
/08
/août
/2015
07:14
©Rafal Olbinski
Nous t’implorons Mère fertile, Nuit, fille du Chaos.
Nos corps ces gouffres insondables et glacés réclament,
Pour prix de nos souffles impies une nourriture infâme.
Nuit, libère tes enfants tourmentés par ce brûlant fléau.
Nous ne voulons plus affamés être au tombeau prisonnier.
Il faut jouir, se réjouir du sang vermeil répandu et soumis,
Pour qu’à long trait goulûment nous buvions cette chaleur bénie.
Nuit, nous t’implorons libère tes enfants par la soif consumée.
Car nos corps s’enflamment sous le joug de douleur d’une faim insensée.
Et cet animal féroce, indompté s’obstine avec rage,
Il mord, il lacère, corrupteur invaincu sans foi ni loi.
Alors la Nuit apaise ses enfants d’un doux breuvage,
Une sombre liqueur puisée aux sources hallucinées pleines d’effroi,
Des pleurs des souffrances versées, du sang des gorges blessées.
©Béatrice Pailler
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits