9 mars 2015
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Déjà le siècle ment et l’Afrique s’attarde
Dans une floraison de rencontres somptuaires
Les chefs africains nous inondent de bulles
Les promesses aussi creuses qu’une coloquinte
A l’heure où les griots s’abreuvent de vent.
Nous sommes aveugles, sourds et dans l’errance.
Sur les braises syndicales, le trop plein des discours
Et le nom des martyrs qui bousculent l’Histoire.
Les totems ne s’écroulent toujours pas.
A l’heure ou les griots s’abreuvent de vent.
Plus personne ne regarde du côté des tombes
Où il ne reste rien que ce qui recommence.
Les gueux s’en vont toujours à la soupe populaire
Les moutons gambergent devant les palais présidentiels
A l’heure où les griots s’abreuvent de vent
L’intelligence cherche en vain la culture accessible
On a fait taire les voix et confisquer les livres
Les spasmes d’Anta Diop la mémoire d’Hampâté Bâ
Jaillissent timidement sur les rives du Niger
A l’heure où les griots s’abreuvent de vent.
Les râles des peuls sont encore incrustés sur les pistes
Et l’écho des voix rassemble les amitiés maliennes
Les mots pendent encore aux branches des imaginations
Dans la rumeur des promesses on ne les cueille plus.
A l’heure où les griots s’abreuvent de vent.
Déjà, le siècle ment et on se meurt de renaître
Le tam-tam brasse le désespoir de l’Afrique
Ne reste que le griot ivre qui rêve de n’être
Qu’une voix qui survit et s’abreuve de vent.
© Abderrahmane Zakad
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