31 janvier 2015
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Ecoute monter de la lancinante Afrique
La musique intolérable des profondeurs
Qui brûle bout et bat sa pulsion frénétique
Au rythme mélancolique des tamtameurs.
Les lianes tentaculaires des rythmes-cadences
L’haleine des griots aux lèvres chaudes de caresses
La chlorophylle, les couleurs chaotiques traîtresses
Le bourdonnement des peaux frémissantes de sens
Le Mali ne chante plus car partout ça hèle
Les Manguins, les Ouolofs et les Bakélés
On voit des vents salés des cris dans le Sahel
Les tamtams sont amers et la Cora fêlée
Orages du Niger sur la neige des champs de coton
Pluie tant attendue sur les corps qui se trémoussent
Danses africaines sonores en paraphes longs
Beaux nègres du Congo dans le riz qui pousse.
Il faut repeupler les forêts d’okoumés et de mots
Semer des poèmes pour étouffer les blasphèmes
Expliquer à bwana* l’âme et le sens de l’homo
Et que l’on ne peut s’entendre que si l’on aime
© Abderrahamane Zakad
Alger
*bwana: en ouolofs, maître blanc du temps de la colonisation
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