http://the-world-fauve.skyrock.com/2.html
Au gîte du jaguar forêt d’émeraude luxuriante,
Frémit, s’agite, vocifère, le gibier surpris
Dans les lourdes senteurs d’humus et la flore exubérante ;
Par le feulement du félin soumettant sa femelle enhardie.
Les ombres vespérales enlacent, bercent les antiques pierres
Du vieux temple délabré, lugubre, empli de tristesse.
Dans le silence claustral s’élève une supplique solitaire,
Et la lune bienveillante souligne les monumentales silhouettes des déesses.
L’asphodèle embaume l’air nocturne et la suppliante fidèle sanglote prostrée.
Un long frissonnement parcourt l’éther glacé d’un pesant sommeil,
Les lamentations et les parfums ravivent les souvenirs éteints des idoles figées.
Paupières scellées, elles songent au passé, aux effluves des gerbes de lys,
Aux volutes d’encens qui glissent sur le marbre poli de leurs grands corps lisses.
L’amande de leurs yeux s’anime, luit, et les poitrines muettes frémissent sous le miel.
© Béatrice Pailler
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits